Varengeville

Chaque été, Germaine Holley allait passer quelques temps à Varengeville en Normandie. Dans les années où j’ai travaillé avec elle, nous étions tout un groupe à la suivre, une semaine ou deux, et elle nous dispensait son enseignement avec la générosité qui la caractérisait. « Mes chers enfants« , nous disait-elle, « le monde va avoir besoin de vous, aussi faut-il que je vous donne tout ce que Charles nous a lui-même donné! »

Quand tout le monde était parti, je restais encore près d’elle quelques jours encore durant lesquels elle continuait à m’enseigner et à me transmettre sa sagesse et surtout cette ouverture d’esprit qui la caractérisait. C’est durant l’un de ces séjours que je fis l’aller-retour Dieppe Londres en quête des livres de Rudhyar que Germaine Holley m’avait conseillés.

Un été, Eva de Vitray-Meyerovitch, connue pour ses travaux sur le soufisme – qu’elle avait embrassé – et sur Rumi – dont elle se réclamait – vint passer quelques jours à Varengeville. Germaine Holley et elle évoquèrent des souvenirs de leur voyage en Turquie et de leur pèlerinage à Konya où se trouve la tombe du grand soufi. Germaine Holley nous raconta comment elle eut une vision en ce lieu de tout un passé lié à Rumi. Auprès de ces deux vieilles dames au caractère bien trempé, je me disais que j’avais la chance de rencontrer des témoins d’une époque où la quête spirituelle était vécue d’une manière plus confidentielle qu’aujourd’hui où elle touche des milliers d’individus. Il y avait chez elles, une qualité d’être qui me faisait penser à d’autres chercheurs de cette autre époque, comme Madame Blavatsky ou Alice Bailey par exemple.

Pour témoigner de mon initiation auprès de Germaine Holley et de tout ce qu’elle m’a donné personnellement et qui demeure si vivace en moi, je voulais partager avec ceux qui le désirent ces souvenirs de Varengeville.


Germaine Holley à Varengeville, été 1980

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